Entretien avec Pascal Pich – Ultra Iron Man

Entretien avec Pascal Pich – Ultra Iron Man

Plongée dans l’univers des ultra-triathlètes : Rencontre avec Pascal Pich

Certains athlètes parviennent à dépasser des limites que nous n’avions même pas osé imaginer. Les ultra-triathlètes font partie de ceux-là. L’ultra-triathlon, c’est un triathlon sur de longues distances, multipliant celles de l’Ironman. Pour rappel, un Ironman consiste en 3,8 kilomètres de natation, 180 kilomètres de vélo et 42,195 kilomètres de course à pied. En ultra-triathlon, on peut se retrouver avec des épreuves multipliées par deux, trois, quatre, voire jusqu’à vingt fois les distances de l’Ironman.

Une discipline méconnue

L’ultra-triathlon reste peu connu, avec seulement 222 licenciés à la Fédération internationale d’ultra-triathlon dans le monde. À quoi pense-t-on en participant à une épreuve de déca-Ironman, qui implique de nager 38 kilomètres dans un bassin de 50 mètres, de rouler 1800 kilomètres sur une piste de 1800 mètres et de courir 422 kilomètres sur la même piste ? Le record du monde pour cette distance est de 8 jours, 8 minutes et 26 secondes d’effort non-stop.

Nous avons posé cette question à Pascal Pich, quintuple champion du monde, champion d’Europe et détenteur de neuf records du monde dans cette discipline.

Parcours et défis personnels

Pascal Pich, 48 ans, est ultra-triathlète professionnel depuis 2003. Après avoir exploré les compétitions d’ultra organisées par la Fédération, il a décidé, il y a quatre ans, de se lancer des défis sur mesure. Par exemple, en 2011, il a réalisé l’X’TREM Tour, un tour de France en 24 étapes et 26 jours, où il a parcouru, chaque jour, 2,5 kilomètres à la nage, 140 à 240 kilomètres à vélo et 21 kilomètres à pied. Fort de cette expérience, il a inscrit l’X’TREM Tour au calendrier officiel des compétitions d’ultra-triathlon, avec une première édition prévue pour 2014.

Pour 2013, il prévoit l’Ironman Around The World, qui consiste en un double-Ironman et un déca-Ironman sur chacun des cinq continents, soit soixante Ironman en une année. Il est à noter que sur les 200 athlètes qui ont déjà tenté un déca-Ironman, seuls 30 ont réussi à en terminer deux, et aucun à ce jour n’a complété deux déca-Ironman dans la même année.

La passion de l’ultra-triathlon

Comment vous est venue cette passion pour l’ultra-triathlon ?
Pascal évoque sa découverte en 1987 d’un reportage sur l’Ironman d’Hawaï. Bien qu’il pensait que ce sport n’était pas pour lui, il a tout de même décidé d’essayer et a couru son premier triathlon la même année. Après avoir enchaîné plusieurs triathlons et terminé son premier déca en 2000 à Monterrey, il a été conquis par le défi.

Combien d’Ironman avez-vous terminés ?
Il estime avoir complété une centaine d’Ironman, à l’exception de l’Ironman d’Hawaï, qu’il espère un jour réaliser.

Quel format de déca-Ironman préférez-vous ?
Pascal préfère le format permettant de réaliser un Ironman par jour pendant 10 jours consécutifs, qui permet de récupérer chaque soir après l’épreuve.

L’entraînement et la mentalité d’un ultra-triathlète

À quoi pensez-vous pendant une compétition de déca-Ironman ?
Il souligne l’importance de déconnecter son esprit pour réussir, affirmant que le mental joue un rôle crucial dans ces compétitions.

Comment vous entraînez-vous ?
Pascal s’entraîne environ 20 heures par semaine, privilégiant la qualité et l’intensité de l’entraînement plutôt que le volume excessif. Il varie son entraînement entre natation, vélo et course à pied, en se concentrant sur des cycles spécifiques avant chaque épreuve.

Y a-t-il une bonne ambiance entre les ultra-triathlètes ?
Pascal décrit une camaraderie solide entre les athlètes, qui s’entraident lors des compétitions. Il souligne que, malgré la difficulté de la discipline, il n’y a pas de véritables favoris, chaque compétition étant un défi unique.

Perspectives futures

Pascal a commencé son Ironman Around The World en décembre 2012 et prévoit plusieurs étapes dans différents pays, espérant réaliser cinq déca-Ironman en une année, un défi sans précédent.

Comment voyez-vous les autres épreuves comme l’Ultra-Trail du Mont-Blanc ?
Il reconnaît que ces courses sont exigeantes, mais il estime que l’ultra-triathlon est différent, même s’il n’aime pas particulièrement le dénivelé. Il envisage de participer à un trail dans le futur, curieux de découvrir cette discipline.

Pascal Pich incarne la passion et la détermination qui animent les ultra-triathlètes, redéfinissant les limites du possible et inspirant d’autres à poursuivre des défis extraordinaires dans le monde du sport.