Des soirées polaires sont actuellement organisées au cinéma La Géode, 26 avenue Corentin Cariou, 75019 Paris. Lors de ces soirées, vous pouvez assister à la projection du film Ernest Shackelton, Naufrage de l’Antarctique, de Georges Butler ainsi qu’au film Arctique de Greg MacGillivray – un documentaire sur les ours et l’impact du réchauffement climatique en Arctique. La Géode expose également des photographies prises pendant le tournage du film par Florian Schulz.
Une bonne occasion donc de revivre sur grand écran les exploits de Shackelton et de son équipage – une des plus grandes histoires de survie de tous les temps !
Expédition polaire que vous pouvez également retrouver sur un format bande dessinée (Endurance, Bertho-Boidin, aux éditions Delcourt Mirages )

Sir Ernest Henry Shackleton est un explorateur anglo-irlandais, considéré comme l’une des principales figures de l’âge héroïque de l’exploration en Antarctique.
En 1914, après avoir essuyé plusieurs échecs en Antarctique et espéré à deux reprises être le premier homme à atteindre le pôle Sud (exploit réussi le 14 décembre 1911 par le norvégien Roald Amundsen), Shackleton porte son attention sur ce qu’il estime être le dernier grand défi polaire : la traversée à pied du continent Antarctique de la mer de Weddell à la mer de Ross via le pôle. Il monte, à cette fin, en 1914, l’expédition Endurance, avec un équipage de vingt-sept hommes.

La malchance le frappe lors de cette expédition et le navire, l’Endurance, un trois-mâts de quarante-quatre mètres, se retrouve emprisonné plusieurs mois dans les glaces. Il est lentement écrasé par la pression des glaces, obligeant les hommes à débarquer en octobre 1915. Pendant près de deux mois Shackleton et son équipe campent sur la banquise (Ocean Camp), espérant qu’elle dérive vers l’île Paulet, au nord, à près de 400 kilomètres, car ils savent que des provisions y sont déposées.
Après avoir échoué à cette dangereuse entreprise, à cause de la dérive qui les en éloigne, Shackleton décide de monter un autre camp sur cette banquise mouvante (Patient Camp), se fiant à nouveau au courant qui la pousse vers le détroit de Drake, au nord. Il veut dériver vers les eaux libres pour mettre les canots à la mer et atteindre une île de l’extrémité de la péninsule Antarctique. Le 17 mars 1916, leur camp est à moins de 100 kilomètres de l’île Paulet, mais la glace trop épaisse les en sépare. Ils ne peuvent l’atteindre.

Le 9 avril 1916, la banquise se brise. Shackleton ordonne alors à l’équipage de mettre les canots à la mer afin de naviguer vers la terre la plus proche. Après cinq jours et cinq nuits sur une mer agitée et glaciale, les hommes, épuisés, débarquent à l’île de l’Éléphant, roche escarpée et couverte de glaces.
L’île de l’Éléphant est inhospitalière, loin de toutes routes maritimes. Shackleton prend donc le risque de partir avec cinq hommes dans le sens du courant à bord du plus grand des trois canots de sauvetage afin d’atteindre la lointaine Géorgie du Sud où il sait pouvoir trouver de l’aide dans les stations baleinières. S’ensuit une série d’exploits dont une navigation de plusieurs semaines à bord d’un canot dans des conditions tempétueuses.

Une traversée à pied en 36 heures de la Géorgie du Sud – île montagneuse qu’aucun homme n’avait alors traversée.
Et enfin le sauvetage, en août 1916, des hommes restés sur l’île de l’Elephant.