Entretien avec Jean-Christophe Michel, marathonien et alpiniste. Il a couru le Marathon du Pôle Nord en 2009 avec ses trois frères, Renaud, Hervé, Yvan et son fils Thomas afin de soutenir l’association VAINCRE LA MUCOVISCIDOSE. C’est avec enthousiasme qu’il nous livre aujourd’hui ses précieux conseils.
Vous avez couru le Marathon du Pôle Nord en 2009. Pourquoi avez-vous décidé de courir ce marathon de l’extrême ?
Il y a plusieurs raisons. Mes frères et moi voulions faire quelque chose d’exceptionnel pour attirer l’attention sur l’association VAINCRE LA MUCOVISCIDOSE, maladie mortelle et toujours incurable qui touche malheureusement ma petite nièce Marine. J’ai alors proposé à mes frères et à mon fils de courir le Marathon du Pôle Nord. Ils n’ont pas hésité une seconde et ont tous dit oui.
Nous sommes tous les cinq coureurs, skieurs et alpinistes. Le Marathon du Pôle Nord réunit ce que nous aimons, la course, l’endurance et la neige.
C’était l’occasion pour nous de monter un gros projet en famille. Depuis plusieurs années, nous courons à deux, à trois ou tous les cinq, des marathons, trails, ultratrails et raids nocturnes (SaintéLyon).
Cela tombait bien car 2009 était l’année du 100ème anniversaire de l’exploration du pôle Nord par Robert Peary.
… et enfin parce qu’on est un peu givrés !!
Quelle a été votre préparation spécifique à ce marathon ?
En plus de la préparation classique pour un marathon, nous nous sommes entraînés dans le froid. Nous avons couru dans les endroits et aux moments où il fait le plus froid, en montagne, en hiver, la nuit. Nous nous sommes également entraînés à courir en chambre froide afin de tester le matériel. Il faut tester le matériel car on ne court pas sur la neige comme sur route. Nous avons également couru sur glaciers.
Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?
Phénoménal, inoubliable. Je garde un très bon souvenir de ce que j’ai vu au pôle Nord, le soleil toujours à la même hauteur, le froid, la neige. On a l’impression de courir dans une grotte car on entend nos pas résonner dans l’océan. C’est une aventure extraordinaire. Nous avons rencontré énormément de personnes de nationalités différentes. Nous avons aussi beaucoup apprécié l’escale au Spitzberg.
Belle expérience qu’on ne fait qu’une fois dans sa vie car je ne vous cache pas qu‘elle requiert un gros investissement en termes de préparation, de budget, de recherche de partenariats, de gestion des médias, etc. Réunir les fonds a été la partie la plus difficile de la préparation. Jusqu’au dernier moment, nous pensions que nous ne pourrions pas tous partir.
Grâce à notre projet, l’association VAINCRE LA MUCOVISCIDOSE a été médiatisée au-delà de nos espérances (reportages sur France2, France3, M6, TV8 et articles sur Le Dauphiné Libéré, France Soir, des journaux locaux, des sites internets, etc…). C’était l’objectif de notre projet et nous y sommes arrivés. Non seulement un coup de projecteur a été donné sur cette association, mais encore nous avons pu récolter quelques milliers d’euros que nous lui avons reversés.
« Le mental est très important dans ce type de courses, plus que le physique »
Comme vous le savez, nous allons courir ce marathon en avril 2013, quels conseils nous donneriez vous ?
Courez dans du très froid (sous les -25°C).
Testez le moindre détail, y compris les petits gestes qui dans le froid deviennent plus délicats. Entraînez-vous avec le matériel du jour J.
Doublez votre équipement du jour J. Protégez bien les extrémités (doigts, oreilles).
Combien de marathons et / ou ultra-trails avez-vous couru ? Lesquels vous ont le plus marqué ?
J’ai couru trois marathons. J’ai également couru la SaintéLyon juste avant le Marathon du Pôle Nord. C’était une très bonne préparation. J’ai aussi couru deux 24 heures, celui de Lombez lors des Virades de l’Espoir (afin de réunir des fonds pour VAINCRE LA MUCOVISCIDOSE) et le 24 heures de Brive-la-Gaillarde six semaines après le Marathon du Pôle Nord. Mon frère Renaud est le meilleur coureur d’entre nous. Il a participé plusieurs fois au Marathon des Sables où il a terminé dans les 30 premiers parmi les 1000 concurrents. Il a également couru l’Ultra-Trail du Mont Blanc, la Diagonale des Fous et le Grand Raid des Pyrénées.
Quelle est la compétition la plus difficile à laquelle vous ayez participé ?
Mon premier marathon à Toulouse, la SaintéLyon car c’est la première fois que je courais une distance aussi longue et mon premier 24 heures. Le mental est très important dans ce type de courses, plus que le physique.
Pratiquez-vous d’autres activités sportives ? Lesquelles ?
Le ski et l’alpinisme.